Voilà bien une grande et belle idée!
Parfois elle fait rêver, parfois elle est angoissante, parfois les deux.La liberté tout comme le bonheur est une notion très personnelle…

L’idée de liberté est fondamentale chez le zèbre. Lui, particulièrement intense, toujours en quête, en recherche,  d’une autre réalité, d’un autre angle de vue, de plus de profondeur.
Lui dont l’intelligence est avant tout intuitive. L’intuition a besoin d’espace.

Être zèbre pour être libre

Comment le zèbre peut-il réduire cette liberté si chère à son coeur comme une peau de chagrin?!

Rappelons que « zèbre » est le sobriquet donné aux surdoués par J. Siaud-Facchin, une psy spécialiste de la douance et que l’une des raisons de cette appellation, c’est que le zèbre est le seul équidé jamais domestiqué par l’homme. Trop vif, trop entier…

La liberté tout comme le bonheur est un concept très personnel. Chacun sa définition, sa représentation. Illusions, mirages pour certains, exaltation, valeurs suprêmes, pour d’autres ou bien encore l’occasion d’un sourire : Ma liberté s’arrête là où ma femme l’a décidé. Johann Dizant

Ma liberté s’arrête là où ma femme l’a décidé. Johann Dizant 

Pour moi, spontanément, à l’évocation de ce mot, me vient avant tout une sensation. Une  sensation d’espace, d’ouverture. Puis dans second temps me vient un sentiment d’apaisement et de bien-être.  Cette idée même de liberté me permet en quelque sorte le lâcher prise, de desserrer l’étau, de m’ouvrir,  d’agrandir par la même mon espace vital, d’améliorer ma connexion au grand tout, de me faire confiance, et de faire confiance à la vie. Liberté, amour, sublime, bienveillance, pour moi, il s’agit de la même vibration, de la même énergie.

Le problème c’est que pour arriver à cela, le zèbre a besoin de connaître son fonctionnement, Sinon, cette sensation d’espace peut vite devenir inconfortable.

Pourquoi le fonctionnement du zèbre peut être vécu comme une entrave à sa liberté?

Parce que son fonctionnement va à l’encontre de ce que la société nous invite à faire. Ou plus précisément, pour déployer ses ailes, il ne doit plus s’encombrer du cadre. Ne plus en accepter le référentiel. il doit non seulement bien en percevoir les limites mais également en comprendre les enjeux.

La société par des mécanismes plus ou moins pervers, nous invite à rentrer dans des cases. Elle nous dépersonnalise, nous lisse, nous conforme, nous appauvrit. Elle nous assèche et ce, dès l’enfance. Au lieu de nous aider à, repérer nos points forts, développer nos propres  ressources, valoriser nos différences, elle les estompe, les gomme.

La norme dévitalise le potentiel du surdoué

Elle connote, classe, étiquette, tricote, détricote, unifie, nous tire vers le bas. Puis, une fois que l’on est bien paumé elle nous vend ce que, du coup, nous n’avons jamais eu le temps ni les moyens de déployer en nous-même sous forme de concepts. Elle nous fournit des pseudo repères, nous invite en rentrer dans des rôles, valorise le mental, titille l’ego, tandis que notre âme, elle, se meurt.

Le surdoué aura bien du mal à rentrer dans ces rôles qui n’ont pour lui aucun sens et sont totalement étouffants.

La confiance en soi, talon d’Achille des profils atypiques

Mais le problème c’est qu’il manque cruellement de confiance en lui et qu’il ne s’accorde pas le droit de suivre son intuition pourtant si fine et pertinente. Il ne comprends pas sa différence. Il ne s’autorise pas son originalité, sa créativité et, ou, sa façon peut orthodoxe de s’y prendre. Il manque  de repères.

Il redoute de se montrer car cela lui à valut bien souvent des retours de flammes mémorables (n’importe quoi! Qu’est-ce que tu racontes?! Quelle arrogance? Pour qui tu te prends? etc…!)!!

Il cherche alors des points d’appui extérieurs que bien sûr il ne trouve pas. Cela est angoissant pour le zèbre, surtout lorsqu’il se compare! S’ouvrir à cette idée de liberté (ou s’ouvrir tout court) est  à la fois très attractif et très difficile. Ce tiraillement le torture!! Il a aussi parfois l’impression que s’il se lâche ce sera du «no limite».

Il sent à la fois sa puissance, qu’il  redoute, à la fois sa vulnérabilité qui le déstabilise.  C’est ainsi qu’il peut être tenté d’étouffer toutes envies (toute vie!) en lui pour faire cesser ce conflit s’enfermant alors tout un tas d’interdits.

La différence entre la sensation de vide et le manque de repères

Souvent j’entends la chose suivante qui m’attriste énormément : Je me sens vide!
Hors qui de plus plein qu’un sd?!
Lorsque le surdoué dit cela, c’est parce qu’il confond le vide avec le manque de repères.

Il manque de repères parce qu’il n’a jamais d’écho à ce qu’il est. La société lui renvoie, lui signifie que ce qu’il est ne convient pas voire n’est pas possible!  Il a du mal à se faire entendre, et, ou comprendre. Hors lui pourtant sait quelque part qu’il a raison. Il le sent, le ressent profondément, mais comme il manque de confiance en lui et a peur du regard de l’autre, il étouffe son message et par là même son souffle de vie.  Pourtant sa contribution est belle, pertinente, pure, aidante pour tout un chacun.

Lorsque le zèbre dit qu’il se sent vide  en fait il veut dire, « je ne sais pas comment faire, je me sens impuissant, je n’ai pas (ou plus) accès à moi, je ne sais pas qui je suis, je ne me connais pas!! ».
Et c’est là ou cela pourrait être cocasse si ça n’était pas aussi triste, c’est qu’il se croit vide alors qu’il est plein et qu’il voit les autres plein alors qu’ils sont vides.

Le surdoué peut avoir des pulsions morbides alors qu’il est plus vivant que nul autre. En reniant ou en ignorant sa différence, la société peut le rendre dysfonctionnel. Il y a ainsi tout un tas de paradoxes qui doivent être expliqués. C’est pourquoi dans une de mes vidéos j’explique que lorsque le surdoué croise la route d’un pervers narcissique,  il est déjà conditionné par des mécanismes similaires (même si moins violents et moins pervers bien sur).

La liberté est le fruit de l’intelligence et de l’amour.

Félicité Robert de Lamennais