Le test de QI a le vent en poupe! Mal être, décalage,échecs, difficultés relationnelles, sensibilité, et si j’étais surdoué ?

Pour valider cette hypothèse,il faut passer un test de QI (quotient intellectuel) et obtenir un résultat supérieur ou égal à 130, soit 2 écarts types au dessus de la moyenne (échelle Wechsler). Voilà ce que l’on peut entendre bien souvent. Mais qu’est-ce que cela signifie? qu’est-ce que le test va changer pour un surdoué en devenir?

Peut-on mesurer l’intelligence du zèbre ?

Comment relier ces 2 données : le quotient intellectuel est une mesure quantitative standardisée. Le surdoué a une intelligence qualitative différente.

«-Bonjour docteur,

Je suis en galère, je n’arrive pas à avancer. Je me sens décalé(e) par rapport aux autres.

J’ai lu, entendu, parler des caractéristiques du surdoué qui me correspondent tellement. Sensibilité, empathie, créativité, perfectionnisme, doute, procrastination, décalage avec les autres. C’est tout moi ça!! Il paraît que beaucoup de surdoués s’ignorent, donc je me dis que je suis peut-être concerné(e)! En même temps, je me sens affreusement gêné(e) de penser cela.»

Voici grosso modo comment émerge bien souvent la demande. Si les caractéristiques sus-nommées sont effectivement des caractéristiques du profil du surdoué, l’effet Barnum est à ce stade bien évidemment important.

En effet, chaque personne peut se retrouver plus ou moins dans ces caractéristiques. Le truc, c’est que ce n’est pas seulement les caractéristiques qui importent mais aussi et surtout leur intensité!! Chez une personne plus classique (normo-pensante) ces caractéristiques peuvent être présentent mais de façon moins intense. Chez le surdoué tout est exacerbé. Le surdoué est trop!!

Mais comment mesurer l’intensité, la finesse du ressenti, la justesse, l’intuition, la créativité ? Comment savoir si on ne se la raconte pas ? Comment faire le distinguo entre un problème psychologique et les caractéristiques du surdoué? Sachant que bien évidemment l’un n’exclut pas forcément l’autre.

«-Il paraît aussi docteur, qu’il faut avoir un QI supérieur ou égal à 130! je ne pense pas que cela soit mon cas!! Je me sens au contraire tellement limité(e), tellement coincé(e) !..
Dois-je quand même passer un test de QI? cette idée me terrorise!!»

L’histoire du test de QI pour mesurer la douance

La première échelle métrique est publiée par le psychologue Binet en 1905. Elle a pour but de mesurer le développement de l’intelligence cognitive des enfants en fonction de leur âge psychologique, afin de repérer les enfants en difficulté scolaire.

En 1912, l’allemand Stern à l’idée de diviser l’âge mental par l’âge réel multiplié par 100 pour obtenir le QI. Ainsi un enfant de 8 ans possédant un âge mental de 10 ans obtiendra 125 de QI. On appelle QI classique un QI en âge mental. 16 ans est la limite.

Dans les années 1940 le psychologue Américain Wechsler estime plus pertinent de classer les individus selon leurs performances par rapport à une population du même âge. Une courbe de Gauss dont 100 est la moyenne de la population du même âge. 70% de la population se situant entre 85 et 115.

L’échelle de QI de Wechsler est la plus usitée, mais il en existe d’autres. C’est celle généralement qui vous sera proposée par les psychologues la Wais IV (Wechsler Adult Intelligence Scale)

On parle alors de QI standard.

Un écart-type (de 15) au dessus qualifie une intelligence supérieure, 2 écarts-types, soit 130 de QI = surdouance.

courbe de réparatition de la population par QI

Déroulement du test pour savoir si on est adulte surdoué

Le test de QI (la WAIS IV) s’effectue chez un psychologue spécialisé. Il est composé de différentes épreuves (sub-tests) comme la logique, l’aisance verbale, la rapidité, la vision dans l’espace, le calcul mental etc…

Le test se réalise en face à face, en interaction avec le psy. Vous n’êtes pas seul dans votre coin à gratter votre papier.

Le coût : entre 150€ et 600€! Gros, très gros écart. Une moyenne de 300, 350€ (région parisienne) me semble raisonnable.

La passation du test, se fait en général, sur 2 voire 3 rendez-vous. Un premier rendez-vous de contact, permet de faire connaissance, d’exposer vos motivations, de vérifier la pertinence de votre demande.

Cela vous permet également de poser vos questions, et de vérifier si vous êtes à l’aise avec le ou la psychologue. C’est très important d’autant que le test se déroule en face à face, sous forme de questions réponses.

Un second rendez-vous consacré à la passation du test proprement dite. Un dernier rendez-vous pour la restitution des résultats.

Les limites de ce test pour les profils atypiques :

Réduire l’intelligence au QI serait une hérésie. De plus, un chiffre seul n’a aucune signification. Si le test de QI a le mérite de fournir de façon tangible une mesure relativement fiable, il n’en demeure pas moins qu’il est insatisfaisant pour détecter notamment des intelligences atypiques.

Il n’a pas été conçu pour cela. Même s’il permet de mesurer, comme l’expliquent ses défenseurs, une intelligence générale commune à toutes les intelligences (et non une intelligence logique comme le disent ses pourfendeurs), il doit cependant être mis en perspective avec d’autres éléments ( hyper-émotivité, anamnèse etc…) pour être pertinent.

1-Il est d’une approche très classique, très scolaire :

Normal, puisque à la base il a été conçu pour cela. Pour certains surdoués, il n’aura aucun intérêt. Trop desséché, trop scolaire, trop chiant, sans sens! Next!..

2-Il ne prend pas en considération les facteurs psychologiques des profils atypiques :

L’hyper-sensibilité, l’hyper-émotivité, sont, entre autres, des caractéristiques prépondérantes et impactantes chez le surdoué. Selon son vécu, ces caractéristiques pourront s’avérer très invalidantes.

Mais comme on ne sait pas mesurer cela, et bien pour certains, hop, on balaie, sous prétexte que :

«-Ce n’est pas scientifique!!»

«-Ah, et bien si ce n’est pas scientifique c’est que ça ne doit pas exister!»

Avez-vous remarqué comment bien souvent, lorsque l’on ne sait pas quoi faire d’une donnée, on la planque, elle n’existe plus!!

«- Ah, on se sent mieux, ça nous prenait la tête ce truc là!!»

Heureusement, ce n’est pas le cas de tous les spécialistes.

N’en demeure pas moins, que de réaliser une épreuve sous chronomètre est une véritable gageure pour notre hyper-émotif surtout quant-il est ou a été en échec scolaire!

Lorsque vous avez passé votre vie à hésiter, vérifier, re-vérifier, vos informations, vos propos, à force de vous faire rabrouer, et que, par sur-adaptation vous cherchez avant tout ce que l’autre attend de vous, je vous assure que vous perdez en rapidité, en tout cas en apparence.

Parce qu’en réalité, votre pertinence, votre rapidité sont bien présentent les informations sont mixées d’une façon très prompte, pertinente, intuitive. Parfois, sur un autre plan.

3-Le test est plus focus sur le résultat que sur la stratégie des réponses :

Un truc tout bête. Par exemple : Un certain nombre de zèbres ne connaissent pas leurs tables de multiplications. Pas évident pour réussir l’épreuve de calcul mental!

Savoir ses tables, est-ce une preuve d’intelligence? Non.

Palier ce manque en ayant recourt à des stratégies rapides et efficaces? oui …

4-La limite des subtests :

Le test de QI comportent différentes épreuves (subtests). Pour chaque subtest la difficulté des questions est croissante. Lorsque l’on répond parfaitement bien, c’est à dire juste et rapidement, à la dernière question et que le test s’arrête, grosse frustration !!!

Jusqu’où aurions-nous pu aller? Qu’aurions nous appris de nous? Quel don particulier aurions nous peut-être découvert?

Nous ne le serons jamais!..C’est ballot!!…

Pourquoi le surdoué hésite souvent à passer le test de qi ?

Si réduire l’intelligence au QI est une hérésie, réduire le surdoué au QI est aussi une hérésie. Pourquoi le surdoué est-il mal à l’aise avec ce terme? Pourquoi ne se sent-il pas surdoué?

Parce que dans surdoué il y a «sur» et que lui, il ne veut pas être «au dessus» mais «avec» les autres. Parce que également, il se sent plutôt limité voire un peu «con».

Il focalise sur ce qu’il n’arrive pas à faire «comme les autres», sur ses points de vulnérabilité étiquetés par la société comme des faiblesses voire un dysfonctionnement (doutes, énergie fluctuante…) et il minimise ses capacités, ses talents, dont il a d’ailleurs, souvent pas ou peu conscience.

Et puis parce que (et surtout peut-être) ce n’est pas tant cela l’histoire. Lui, il se sent différent, souvent rejeté, en souffrance, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment!

Je pense être haut potentiel…dois-je passer ce test? Avantages, inconvénients…

La question reste entière, la réponse vous appartient !! Je sais je suis un peu «vache» sur le coup?! Bon d’accord, je vous aide un peu..

Généralement, lorsque vous faites cette découverte, que vous lisez ce qu’est un surdoué et que vous êtes concerné par la douance, au fond de vous, vous le savez, même si vous n’auriez probablement pas formulé les choses ainsi.

Avant de vous lancer dans la passation du test, informez-vous, lisez, sur les hauts potentiels regardez des vidéos ( les miennes, par exemple ) ; ) : )

Posez-vous les questions suivantes:

En quoi est-ce si important pour moi de passer ce test?

Que va m’apporter ou me permettre la validation ou la non-validation?

Qu’est-ce que ça va changer dans ma vie?

Quels avantages, quels inconvénients, de le passer, de ne pas le passer?

Par ailleurs,  un paradoxe, et pas des moindres, qui pourtant n’en n’est pas forcément un, c’est que pour pouvoir sortir de l’enfermement, pour pouvoir enfin déployer ses ailes, découvrir et mettre en action son ou (ses) talent(s), il faut que le surdoué s’intériorise, se recentre, qu’il fasse fi du regard de l’autre, qu’il s’autorise son originalité, qu’il assume son décalage, qu’il s’appuie sur son intuition qui est en fait son véritable atout, qu’il se fasse confiance.

Passer un test très normé peut donc paraître contradictoire. Cependant, les doutes, le manque de repères contribuent à l’inconfort du surdoué.

S’auto-évaluer n’est pas évident. Ce test peut donc le rassurer du moins momentanément. Généralement il remettra rapidement en cause!!

*Les tests en ligne (gratuits ou payants, n’ont aucune validité). Ils sont juste ludiques.

Comment savoir si on est surdoué sans test ?

Passer le test de QI est un acte courageux. Décider ne ne pas le passer et de se faire confiance est également très courageux. Quoi qu’il en soit, prenez un maximum de recul par rapport à ce test. Vous ne devez pas jouer votre peau!

Zèbre ou pas zèbre, vous avez ce qu’il faut en vous pour vous épanouir et c’est bien ça l’essentiel. Faites confiance aux indicateurs observables dans votre histoire de zèbre. L’anamnèse est éloquente.

Réflexions entendues, récurrentes et ressentis du type :

  • Tu es excessif(ve). (Surtout pleinement vivant(e)!).
  • Tu coupes les cheveux en quatre. (Oui même en 12!).
  • Tu décortiques tout, intellectualises tout., compliques tout! (Je cherche à comprendre pleinement!).
  • Tu fais des trucs bizarres! (Moi je trouve que c’est toi qui fait des trucs bizarres!).
  • Mais où veux-tu en venir? (Je ne comprends pas, que tu ne comprennes pas!).
  • Comment sais-tu cela si tu ne l’as jamais étudié, si tu n’as jamais rien lu sur le sujet? (Je le sais, pour moi c’est évident!).
  • T’es trop émotif(ve), trop fragile, inadapté(e)….Mais tellement résilient(e)!! (C’est vrai!).
  • Tu as des capacités hors-normes. ( De quoi parles-tu?!).
  • Mais c’est quoi ton problème? T’as tout pour être heureux(se)!! (Je ne sais pas!).
  • Tu sais pas ce que tu veux! T’es jamais content(e)! T’es paradoxal(e)! (Oui, je me demande si je ne suis pas dingue!!).

Traits de caractère et comportement de zèbre qui ne trompe pas :

  • Un savoir être au monde différent. Original, décalé.
  • Une intensité forte dans tout, pour tout.
  • Avoir des fulgurances.
  • Curiosité intense.
  • Perfectionnisme.
  • Voir, ressentir, entendre des choses qui échappent aux autres.
  • Hyper-sensibilité, hyper-acuité, hyper-émotivité, hyper-empathie.
  • Créativité.
  • Grande mémoire (parfois sélective).
  • Quête de sens, de vérité, de justice.
  • Être rapidement plus expert que l’expert.
  • Rapidité, impatience.
  • Capacité de travail très intense.
  • Se passionner, avoir des envies très différentes, voire aux antipodes.
  • Avoir du mal à faire des choix.
  • Doutes, procrastination.
  • Être mal à l’aise dans votre vie, dans votre peau, alors que de l’extérieur vous avez tout pour être heureux(se).
  • Avoir l’impression de ne jamais, trouver, être, à votre place.
  • Ressentir à la fois une grande authenticité et un faux-self.
  • Ressentir un décalage, un mal être, un ennui avec les autres.
  • Avoir la sensation d’être investi(e) d’une mission de vie.
  • Difficulté à se situer, à avoir des repères par rapport aux autres, au temps.
  • Se laisser définir par les autres, se perdre dans l’autre.
  • Difficultés à expliquer ce que vous savez, à expliquer comment vous avez trouvé le résultat.
  • Posséder un savoir inné de «vieux sage».
  • Ressentir à la fois une grande force et une grande vulnérabilité.
  • Avoir un rapport au temps particulier, avoir le sentiment d’être sans âge.
  • Besoin de tout comprendre profondément, besoin de décortiquer les choses.
  • Besoin de bienveillance, d’empathie, de fusion intellectuelle, émotionnelle.
  • Capacité d’émerveillement.
  • Besoin de nature, de solitude.
  • Amour des animaux.
  • Lire dans les autres comme dans un livre ouvert.
  • Besoin de découvrir l’autre, profondément, authentiquement.
  • Avoir une grande lucidité, voire extra-lucidité, être visionnaire.
  • Spiritualité forte.
  • Fluctuations émotionnelles importantes
  • Tendance à la dépression, à l’auto-destruction.
  • Pathologies atypiques.

être zèbre n’est pas une question de test mais d’état

Découvrir sa douance n’est pas une fin en soi. La vraie question est comment bien comprendre, assumer, et faire de cette différence un véritable atout? Qu’est-ce qui bloque éventuellement malgré cette découverte?

En fait, pour moi, la zèbritude n’est pas tant une question de QI. Si cette «différence», cet «état», s’inscrit dans le QI c’est tant mieux, cela permet une mesure tangible.

De plus, cela donne je trouve une vision plane, morne, sans relief, de la chose alors que précisément l’intelligence et parfois le génie du surdoué se situe dans l’intensité, la force du contraste, et dans la capacité à entendre, percevoir, agir, sur différents plans.

Pour moi être zèbre c’est accéder à un état de conscience, de lucidité, d’hyper-connexion, d’hyper-sensibilité, et d’amour au sens large (énergie vitale). C’est une compréhension, une appréhension des choses dans leur globalité et dans leur infinitésimale.

C’est dépasser le binaire. C’est lier, relier. Mais chaque zèbre comme n’importe quel individu est bien sûr différent et unique. Certains fonctionnent plus en mode intellectuel, d’autres plus en mode émotionnel. Cependant le zèbre doit trouver son unité, son alignement pour un fonctionnement optimal.